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28/09/2021 : The Green VioLinist // Nouvel Album 2021 "ATCHAFALAYA"
Comme il y a 4 ans the Green Violinist lance une campagne crowdfunding via le site kisskissbankbank...
Nous laissons la parole à Jean Vincent Defresne qui vous explique ci-après son projet.
– "ATCHAFALAYA" en quelques mots –
Depuis 2016 et la sortie de l'album "Receive & Transmit", j'ai pris un grand plaisir à me replonger dans la composition. "ATCHAFALAYA", le nouvel album, est assimilable à un opéra moderne... en deux actes (eh oui, je sais, plus personne ne fait ça, mais voilà...). Je suis hyper enthousiaste (voire exalté!) de vous présenter tous ces morceaux écrits ces dernières années et dont je suis très fier. Voici un petit medley représentatif de "ATCHAFALAYA - The Opera" [voir lien ci-dessous]. Une première vidéo de la chanson "Afternoons in Utopia", réalisée par mon vieil ami Joachim Weissman, est disponible sur YouTube [via le lien ci-dessous].
– Les origines du projet –
Vous commencez à connaître la méthode désormais? Après avoir couché les bases des morceaux et enregistré mes propres parties (guitares acoustiques et voix), je sors mon agenda et je fais appel à tout un tas d'amis musiciens pour qu'ils puissent venir me prêter main forte et insuffler un vent de fraîcheur à ces morceaux. À nouveau, j'ai eu du renfort de la part d'une équipe qui commence à être bien rodée: accordéon: Sandrine Questier, voix lead & backing: M.-Ève Vandoorne (Awissa, Gad 80), lead guitar: Morgan Denys, claviers: Damien Michel (Sioban, Awissa), voix lead: Ekaterina Skvo, trumpet: Mr "The Lion" from Macedonia, voix lead & backing: Chiara Crystall, basse et contrebasse: Rex P., voix hip-hop: Aniki, voix lead: Cléo Hénonin, voix lead & backing: Joke Leloux (Le Loup), drums: Kevin Cartière.
– En détail –
Vous savez aussi que j'aime ajouter de nombreuses parties parlées, glanées çà et là, au fur et à mesure du temps... Il est difficile d'en parler sans vous les faire écouter, mais, cette fois-ci encore, j'en suis extrêmement fier. Ces (nombreuses) parties sont une opportunité géniale pour créer une atmosphère et transmettre ce qui est parfois difficile à transmettre via mes propres mots... Au menu donc: hymnes du quotidien, longues plages musicales envoûtantes, discours engagés, radicaux et plein d'Amour, énormément de voix qui s'entremêlent, chantent, éructent en chœur, surabondance de pistes, de climax... et nombreux moments libératoires, jubilatoires et désespérés... eh oui... désespérés, mais toujours lumineux... c'est presque devenu une marque de fabrique chez le Green Violinist... Cette fois encore, de nombreuses chanteuses talentueuses m'ont fait l'honneur de partager quelques duos avec moi (l'album en compte 4!) et l'omniprésence de chœurs surpuissants est une des choses dont je ne me lasse pas à la réécoute. [À écouter sur le lien ci-dessous:] "Analog Kids" feat. Cléo Hennonin (voix), M.-Ève Vandoorne (voix), Morgan Denys (guitar) et Kevin Cartière (drums).
– Les contreparties et le rôle des contributeurs –
"Le temps n'est plus au CD" diront certains. Oui, certes, mais comment vous fédérer autour de moi si ce n'est autour d'un objet physique, un album CD? J'ai besoin de vous car, même si enregistrer et mixer reste à ma portée, les phases ultra-cruciales que sont le mastering (rendre les morceaux écoutables sur tous types d'enceintes) et la manufacture du CD sont payantes et considérées comme la réelle "mise au monde" d'un album virtuellement terminé sur un ordinateur. Balthus [le chat] est d'accord... Allez! Un dernier extrait de l'album: le hanté et mystique "Medusae" [sur YouTube, via le lien ci-dessous].
https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/the-green-violinist-nouvel-album-2021-atchafalaya
01/09/2021 : Bye, Bye, Charlie
À 80 ans, Charlie Watts, la frappe tranquille des Rolling Stones, vient de rentrer en studio avec Brian Jones et Ian Stewart, feu ses collègues légendaires.
Charlie était un paradoxe. Rock star adulée et professionnel reconnu, il avait, très tôt, avoué aux journalistes de la profession jouer de la batterie pour Keith (Richards) et Mick (Jagger) plus que pour lui-même.
Diplômé en école d'art, musicien autodidacte, il avait appris à swinger sur ses fûts en fréquentant les clubs de jazz londoniens, dès l'âge de 13 ans.
Il intégrera les Stones en 1963, après une valse de batteurs aussi insipides qu'insignifiants, offrant au groupe la stabilité nécessaire (qui ne s’est jamais ou presque démentie) qui le fera décoller vers les hautes sphères du rhythm and blues.
La batterie selon Charlie, c'était un style binaire, avare en solos, jouant la mesure un peu plus longtemps que ses pairs sur un instrument réduit à sa plus simple expression.
Au contraire d'un Jagger qui avait, un temps, nourri l'idée folle de le remplacer par une boîte à rythmes, Richards n'hésitera jamais à encenser son compagnon de scène. Il confessera, plus qu'à son tour, avoir composé les chefs-d'œuvre du groupe en s'appuyant sur son tempo et ses bonnes ondes.
Rolling Stone Magazine l'avait couronné douzième batteur (sur cent) de tous les temps, devant des pointures furieuses, solistes et virtuoses tels que Ian Paice (Deep Purple), Alex Van Halen (Van Halen) et Dave Grohl (Foo Fighters, Nirvana), excusez du peu...
So Watts? Quel était le secret de l'ovni Charlie, lui qui regardait (presque) toujours ailleurs sur les photos promotionnelles des Stones alors que les autres attiraient l'objectif sur eux, lui qui préférait dessiner dans sa chambre d'hôtel les soirs de concerts alors que Mick et Keith descendaient les téléviseurs par les fenêtres, lui qui fut un mari fidèle dès les premiers succès des années 60 alors que Brian, Keith, Mick et Bill enchaînaient les parties fines...?
Il était en retrait sûrement. Les fans lui faisaient pourtant détenir les records de l'applaudimètre. En concert, c'est le Watts qu'on préfère.
Pas sexe, pas drogue (sauf peut-être au milieu des années 80), à peine rock and roll, Charlie puisait certainement sa force et sa longévité dans ses racines familiales; mari, père et grand-père comblé, il occupait ses temps libres à caresser des pur-sang arabes dans ses écuries, en compagnie des siens, ou en éditant un petit recueil de dessins.
Néanmoins, ne vous y trompez pas, peu importe le décalage, Charlie n'avait jamais vraiment envisagé de prendre sa retraite du groupe (sauf peut-être – sous le coup de l'épuisement – à la fin de chaque longue tournée); il était un Stone à vie!
Watts else? Charlie était (avant tout) musicien de jazz. En quintet ou en dixtuor, il se produira sur quatorze albums, de très bonne qualité, entre 1981 et 2017, affectionnant les émotions que lui procurait de jouer du jazz! Allez faire un petit tour dans sa discographie, il vous accueillera avec tout le flegme, l'élégance, la finesse, la sympathie et la discrétion qui ont fait sa renommée, vous le (re)découvrirez complètement lâché dans son style, en face pile de son métier.
Personnellement, moins friand de ce style musical, je garderai dans les oreilles ses accompagnements sur deux des plus grands albums des Rolling Stones. Attention, attention! Faites tourner vos platines sur «Doo Doo Doo Doo Doo (Heartbreaker)» de Goats Head Soup et sur «If You Can’t Rock Me» de It's Only Rock and Roll. Bien au-delà des mots, le seul véritable hommage ne peut être rendu que par ses instruments, Charlie s'en charge...
Reposez en paix «Sir»... En tous les cas, pour Keith, Mick et Ronnie, the show must go on... pour «The Queen» sait combien de temps encore..."
Kaillus Gracchus
https://www.youtube.com/watch?v=8Z5O6oc4XWM&ab_channel=TheRollingStones
https://www.youtube.com/watch?v=O9giC9W3sqk&ab_channel=AnnieChillax68
Lisez l'interview de Jostein Smeby (Arabs in Aspic)
Lisez l'interview de Francis Décamps !
Prog censor a 2 ans !
L’occasion d’un coup d’œil par-dessus l’épaule... et d’un regard plein d’appétit vers l’horizon.
Depuis le cri primal du 1er mai 2019 (le jour de l’intronisation de Naruhito, nouvel empereur du Japon – mais les deux événements ne sont finalement pas liés), on a eu: le Concours Eurovision de la chanson à Tel-Aviv (bon, c’est pas trop notre style), des fusillades aux États-Unis (en fait, il y en avait autant avant), des éclipses, solaires ou lunaires, totales ou partielles (visibles à certains endroits et pas à d’autres), plein d’élections un peu partout (on a notre Top annuel), un Brexit (ça augmente le prix des albums anglais, mais qui achète encore des CD?), la description de deux nouvelles espèces d'anguilles électriques (ah ça, les mélanges de genres en prog, c’est pas ce qui manque), Greta Thunberg (Brigitte Bardot n’a qu’à bien se tenir) et des mobilisations pour le climat (on fait notre part avec le prog atmosphérique), un grand blond avec un club de golf qui-gagne-qui-gagne-qui-gagne (chez nous, ce sont les artistes qui font le ‘great job’), une Ursula à la Commission et un Charles au Conseil (le rapport avec Prog censor? la chaise musicale), des expéditions dans la forêt d’Amazonie mais aussi sur Mars ou vers la station spatiale (pendant c’temps qu’on vous fait voyager chaque jour rien qu’avec les oreilles), des décès, des naissances, des changements de sexe (la vie, quoi), sans oublier le Covid-19 et les Championnats d'Europe de natation en petit bassin au Royaume-Uni (là, on est à sec) et, chaque jour sur Prog censor à 8 heures pétantes, peu importe les confinements successifs et les retards de trains, une chronique de rock progressif.
C’était notre promesse du 1er mai 2019, au 1er, puis au 2e, au 3e et aujourd’hui au 3.569e abonné.
Plus de 800 albums écoutés (oui, ça fait plus que 2 x 365), scrutés, digérés, régurgités sous la forme d’un texte pour vous informer chaque matin, auxquels nous ajoutons, avec la régularité de l’humeur du moment: des interviews pour donner la parole aux artistes, aux organisateurs de festivals à l’ère du virus, aux initiateurs de webzines, des sondages et des tournois Gladiators, des citations, de l’humour, des capsules vidéos Albums Du Mois, des collaborations radiophoniques avec Prog City, des podcasts (subjectifs mais documentés), sur l’histoire d’un album (A Question Of Sound) ou de l’interaction entre l’humain et la musique (A Question Of Listening).
Et, outre la page Facebook pour tous les jours, le site (www.progcensor.eu) stocke nos archives et facilite vos recherches.
Chez Prog censor, ça marche à l’envie: on est indépendants, libres et définitivement bénévoles.
Prog censor a 2 ans, deux jambes et des dents – et soif d’avenir.
Vous avez des inspirations, des idées? Faites-nous signe.
Auguste
18/09/2020 : Temps calme
Temps Calme est un trio lillois qui a vu le jour en 2018; on y retrouve Olivier Desmulliez (Ed Wood Jr., l’Objet…), Samuel Allain aux claviers (Black Bones) et Nicolas Degrande à la batterie (Roken Is Dodelijk, Louis Aguilar).
Après un 1er EP numérique au printemps 2019, Temps Calme dévoilait le 5 juin dernier «Emie», première pépite de son album à venir fin 2020. Le voici de retour avec un second single envoûtant. Son nom: «Dancing Owl».
Chronique du futur album de Temps Calme sur Prog censor
dans quelques mois.https://youtu.be/VIoNlNip7Tw
R.I.P. Florian
Florian Schneider n’est plus. Pour les rares qui n’en n’ont pas l’idée, c’était un des membres fondateurs de Kraftwerk, un des groupes les plus innovants et originaux de l’histoire du rock. Une bonne part de la musique électronique, issue du rock, comme nous la connaissons aujourd’hui, n’existerait pas sans la présence météorique et fondamentale de ce duo de génie.
C’est en 1970 que, de manière discrète, un premier album apparut, avec une pochette étrange, l’image d’un cône routier rouge, devenu emblématique depuis lors. Il sera suivi deux ans plus tard d’un second opus, «Kraftwerk 2», avec un second cône sur la pochette, cette fois de couleur verte. En deux albums, la révolution était faite et rien ne sera plus jamais comme avant. Un mouvement est né, une musique électronique qui va se développer et envahir la planète entière. Ralph Hütter et Florian Schneider lancèrent le mouvement bientôt suivi par d’autres protagonistes comme Neu! ou Klaus Schulze. Tangerine Dream, quant à lui, avait également ouvert le bal, avec un album différent, «Electronic Meditation», qui comptait déjà Klaus Schulze à la batterie.
Mais le discours de Kraftwerk est unique, un mélange de sobriété, de minimalisme et de “stream of consciousness” synthétique. On n’avait jamais entendu cela auparavant. Des morceaux comme «Ruckzuck», sur le premier album, ou «Klingklang» sur le second, apportaient une nouveauté radicale et le mouvement krautrock était lancé, mélange de musique électronique (Tangerine Dream), de West Coast (Ash Ra tempel), de musique contemporaine (Can) et de rock progressif (Amon Dûûl II). Kraftwerk en sera un des fers de lance et, sans aucun doute, un des groupes qui aura la plus grande influence sur l’évolution de la musique occidentale de la fin du XXe siècle.
Que ce soit au Japon ou au Brésil, le mouvement électronique sera croissant et s’inspirera, entre autres, du travail de nos deux compères de Düsseldorf. De plus, la vague électronique des années 80 et le développement planétaire de la techno auront pour racine inspiratrice le travail de Kraftwerk. Il suffit de lire les interviews des fondateurs comme Juan Atkins, Kevin Saunderson ou Derrick May pour se rendre compte de la présence continuelle comme référence majeure d’inspiration et du travail inouï que le duo de Kraftwerk a développé au fil des albums, tous plus fameux les uns que les autres: «Ralph et Florian», «Autobahn», «Radio-Aktivität», «Trans Europa Express», «The Man-Machine», etc.
Pour terminer, je dirais, en hommage au merveilleux travail et aux œuvres qu’ils nous laissent: «Réécoutez leurs deux premiers albums, laissez-vous emmener sur leurs ondes électroniques, genèse d’une bonne partie de la musique de notre siècle.» Tchao Florian! Un grand merci! Comme disait Brassens (le connaissais-tu?): “Jamais ton trou dans l’eau ne se refermera”...
Lucius Venturini